La dépression place souvent la personne qui en souffre dans un état de faiblesse émotionnelle. Cela est dû au désespoir que l’on ressent quand la tristesse profonde devient quotidienne. Les dépressifs deviennent alors des cibles privilégiées pour les abus. L’abus de faiblesse constitue un délit que la loi condamne.
Ici, tu pourras comprendre les mécanismes de l’abus de faiblesse et comment tu peux agir pour te protéger et protéger ton entourage des abus frauduleux ou autres. On te propose de découvrir ce qu’est réellement l’abus de faiblesse sur un dépressif ou autre personne vulnérable, comment le reconnaître et quelles actions tu peux entreprendre contre l’auteur du délit.
Qu’est ce que l’abus de faiblesse ?
L’abus de faiblesse est défini par l’article 223-15-2 du Code pénal. Il s’agit d’exploiter la faiblesse ou l’état d’ignorance d’une personne pour obtenir des engagements ou des donations qui ne seraient pas consentis autrement. Ce délit peut concerner des personnes âgées, malades, en déficience physique ou en situation de détresse psychologique, telles que les personnes dépressives.
Quels sont les indices de l’abus de faiblesse ?
Les abus de faiblesse peuvent se manifester de plusieurs manières, le premier signe est l’abus de confiance où l’auteur de l’abus va profiter de la confiance d’une personne dépressive pour lui soutirer de l’argent ou des biens.
On retrouve également le moyen de pressions graves, ce sont des pressions morales ou physiques pour obtenir des avantages. La personne dépressive étant vulnérable sur le plan émotionnel et de l’estime de soi, elle se laissera facilement influencer.
Une personne malintentionnée peut aussi profiter de la vulnérabilité d’un malade lors de visites à domicile non sollicitées ou démarchage à domicile ou également par téléphone. Faire profit de la déficience physique ou morale de la victime pour la manipuler fait aussi partie des caractéristiques de l’abus.
4 points pour reconnaître les signes d’un abus de faiblesse :
Dans le cas d’abus de faiblesse, l’important c’est de réagir rapidement. On hésite parfois à dénoncer ou à entreprendre des poursuites car on n’est pas sûre de ce qu’on vit. Pour savoir si tu dois agir ou pas, voici quelques indicateurs qui t’aideront :
Des changements inexplicables dans les finances
Une attention particulière doit être portée aux retraits bancaires importants, transferts de biens, ou modifications des procurations bancaires. Parfois, les abus d’ordre financier sont commis par une personne très proche de la victime, comme un soi-disant ami, compagnon ou même un membre de la famille. Il ne s’agit pas ici de développer une paranoïa envers ses proches mais il est important de savoir que les gens malintentionnés existent et qu’une simple faiblesse peut les encourager à passer à l’action.
Un isolement social qui s’approfondit
Les personnes âgées ou/et en déficience physique peuvent être d’autant plus vulnérables et concernées par l’abus de faiblesse car elles vivent bien souvent seules et sont isolées socialement. Cela est aussi le cas si on est expatrié et que nos proches vivent loin de nous.
Ces personnes ont souvent des difficultés à accéder aux différents services publiques, comme la banque par exemple. Ce manque d’autonomie les affaiblit de manière psychologique menant ainsi à la dépression, un état dans lequel on est susceptible de créer des liens avec des gens malintentionnés. De plus, l’auteur de l’abus peut chercher à isoler encore plus la victime pour mieux la contrôler et lui extorquer son argent ou ses biens.
Un comportement étrange de la victime
La victime peut montrer des signes de stress chronique, d’épuisement émotionnel, ou de confusion. Son état dépressif peut s’aggraver par l’anxiété qu’elle subit l’empêchant de dormir ou de s’alimenter correctement. Quand on essaie de lui parler, elle préfère se ranger du côté de l’auteur des abus.
Des pressions graves pour signer des documents
Il faut bien comprendre que la personne âgée, dépressive ou malade est en état de codépendance affective avec l’auteur de l’abus. Les personnes mal intentionnées sont très observatrices, cherchant le point faible de leur victime. Une personne isolée, avec très peu de proches autour se sentira toujours seule et triste, une aubaine pour l’escroc qui n’aura qu’à faire preuve d’une extrême gentillesse. Il saura ainsi se rendre « indispensable » aux yeux de sa victime. Ce contrôle émotionnel permet à l’auteur de l’abus de faire pression sur la victime pour le/la pousser à signer des contrats, des testaments, des procurations bancaires ou des donations entre autres.
Porter plainte en cas d’abus de faiblesse ?
Si on suspecte qu’un de ses proches est en situation de faiblesse et subit des abus, la première chose à faire est de parler à la victime. Le simple fait de lui montrer de la sympathie et du soutien peut aider la personne concernée à comprendre sa situation.
Ensuite, tu peux lui proposer de consulter un professionnel de santé. Un médecin traitant pourra évaluer l’état mental de la victime et fournir une expertise médicale afin de prouver l’état de faiblesse de la personne en souffrance. C’est une étape très importante car la faiblesse de la victime est un élément clé au regard de la loi en cas d’abus. Il faut également pouvoir prouver que l’auteur du délit connaissait l’état de faiblesse de sa victime.
Tu peux l’encourager à porter plainte en te rendant avec elle au commissariat ou à la gendarmerie pour déposer une plainte. La dernière étape est d’informer le procureur de la République. Une lettre doit lui être envoyée pour signaler l’abus et demander une enquête. Il décidera de la suite à donner. Par la suite, en cas de besoin, il est possible de contacter un avocat spécialisé en droit des personnes pour la guider dans les démarches juridiques.
Attention, selon la loi, seule la victime d’un abus de faiblesse peut porter plainte. Si tu connais quelqu’un faisant l’objet d’abus, tu ne pourras en aucun cas porter plainte à sa place (sauf si tu es son tuteur ou son curateur dans le cas où tu l’assistes).
Une solution reste possible : le signalement des faits délictueux au Procureur de la République. Il convient alors de rédiger une lettre recommandée avec accusé de réception précisant : l’identité de la victime, celle de l’auteur, et des témoins éventuels, l’estimation du préjudice résultant de l’abus de faiblesse ainsi que les documents justifiant de l’abus de faiblesse. En fonction de la gravité des faits, il pourra alors procéder à des poursuites judiciaires ou saisir le juge des tutelles pour obtenir la mise sous protection de la personne vulnérable.
Il est également possible de négocier à l’amiable pour obtenir le remboursement des sommes indûment perçues.
Que risque l’auteur de l’abus de faiblesse ?
L’abus de faiblesse constitue un délit sévèrement puni par la loi, l’escroc a l’obligation de restituer les biens ou l’argent obtenu frauduleusement et est tenu responsable de tous les dommages causés à la victime.
L’auteur de l’abus risque une peine de trois ans de prison et de 375 000 € d’amende. Si on décèle qu’il y a abus de faiblesse aggravé, la peine peut être étendue à cinq ans d’emprisonnement et à 750 000 € d’amende avec des peines additionnelles.
L’abus de faiblesse sur personne dépressive est une réalité tragique qui nécessite vigilance et action. En reconnaissant les signes, en prenant des mesures légales, et en mettant en place des stratégies de prévention, nous pouvons protéger nos proches vulnérables et assurer leur sécurité.
Si tu connais un proche qui souffre de dépression, tu peux l’encourager à consulter un professionnel de la santé et entreprendre une thérapie. Notre programme Ecloria peut booster sa guérison et l’aider à reprendre confiance en elle-même. N’hésite jamais pas à chercher de l’aide et à agir. La protection des personnes vulnérables est l’affaire de tous.
A voir dans cette présentation :
✔ Ce que nous cachent les géants des laboratoires pharmaceutiques
✔ Les 4 zones du cerveau responsables de la dépression
✔ Un traitement avant-gardiste pour en terminer avec la dépression